Chourouk Hriech, Bird’s Fountain, 2017
Vidéo HD, couleur, son, 4’16 – Courtesy de l’artiste et de la Galerie Anne-Sarah Bénichou


(capture d’écran)

Une femme porte une cruche d’eau qui se remplit… on ne sait pas d’où vient l’eau qui déborde peu à peu sur la toge blanche immaculée de la jeune femme. Cette dernière tourne sur elle-même et nous fixe, le regard de plus en plus intense, l’eau de plus en plus noire.
Cette vidéo fait références à « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse » (proverbe populaire), « La pluie » de Marcel Broodthaers (1969), le corps des femmes en lien avec les différents vases que chacune porte dans « Rebecca et Eliezer » de Nicolas Poussin 1643, enfin un lien avec le tour du potier suggéré ici par le modèle qui tourne sur lui-même, et dont l’eau et l’encre façonnent ses expressions au fur et mesure qu’elles se déversent sur lui.


Chourouk Hriech, Effeuillages – Robe 2, 2018
Vidéo HD, couleur, son, 14’15 – Courtesy de l’artiste et de la Galerie Anne-Sarah Bénichou


(capture d’écran)

« Nous retrouvons l’eau dans l’œuvre vidéo intitulée Effeuillage (2018) où l’artiste, debout dans une piscine, dessine des fleurs sur un carnet posé au-dessus de sa tête. Elle dessine à l’aveugle un motif commun, presque enfantin. Lorsque le dessin est terminé, elle arrache la page et la jette à l’eau. Dans une énergie absurde et poétique qui rappelle l’œuvre de Marcel Broodthaers (La Pluie, 1969), elle essaye, rate et recommence, sans jamais renoncer. Le dessin participe ici à la fois d’une impuissance et d’une résistance. » Julie Crenn


Chourouk Hriech, Le réel étant…, 2020
Vidéo HD, couleur, son , 8’38 – Courtesy de l’artiste et de la Galerie Anne-Sarah Bénichou


(capture d’écran)

Chourouk Hriech est rejointe par Hélène Kheletter, France/Paris, BryceAndCamille France/un duo Niçois, Timothée Monier France/Marseille, Béatrice Leitonaite France/Lituanie, Elias Kurdy France/Syrie, Vincent Pajot. Le temps d’un projet, ils se partagent un espace et proposent à la suite des uns et des autres un « haiku peint ou dessiné ».

 

Chourouk Hriech est née en 1977, diplômée de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon, elle vit et travaille à Marseille.
L’artiste pratique le dessin, comme une promenade dans l’espace et le temps. Ses œuvres, sur le papier, sur les murs, sur les objets qui nous entourent, appellent à la contemplation d’architectures anciennes et récentes, réelles et imaginaires, de personnages, d’animaux et de végétaux. Ses dessins articulent et entrechoquent des motifs urbains, du quotidien, en suivant sereinement la course folle du monde, comme un désir de résistance et d’utopie. Chourouk Hriech pratique avec la même énergie la vidéo ou la photographie, ainsi que la performance, souvent entourée d’oiseaux, de musiciens et de danseurs.
Son œuvre est présente dans de nombreuses collections publiques et privées.

Les autres artistes de « Le réel étant… » :

Elias Kurdy est né en 1990 à Damas (Syrie).
Je commence mes études d’architecture à l’Université arabe internationale de Damas en 2008, je suis venu à Marseille en 2012 après les événements qui ont suivi la révolution dans mon pays et intégré l’école d’architecture de Marseille -ENSAM jusque dans 2015, je suis entré à l’école d’art ESADMM pour obtenir un DNA 2017 et un DNSEP 2019. Aujourd’hui, je fais de la sculpture en carton, en papier, en terre, en granules de plastique, en jello. Je teste les limites de ces matières fragiles et leur résistance, mais surtout, je m’intéresse aux limites de mon corps et comment nos corps façonnent notre perception de l’échelle et des matériaux, de l’architecture qui nous entoure. Bien que mes gestes de dessinateur, de sculpteur ou d’interprète me semblent souvent futiles face aux crises politiques et aux bouleversements, j’ai un besoin compulsif de créer des formes, de dessiner des figures. La compulsion me sert à combattre le doute le temps d’un geste, d’une forme ou d’une performance. Mes personnages ont tendance à avoir du mal à rester debout, avec le risque de disparaître aussi facilement qu’ils ont émergé. www

Vincent Pajot est né en 1991 à Massy (91), il vit et travaille à Marseille.
Après des études d’architectures à l’ENSA Paris-Malaquais, il poursuit son cursus aux Beaux-arts de Marseille, et obtient son DNA en 2014. Il réalise pendant trois ans des reportages et clips musicaux pour un label de musique, puis retourne aux Beaux-arts dans le but d’élargir sa pratique, et obtient son DNSEP en 2019. Les notions d’échelles d’espace et de temps guident souvent ses créations, produisant des objets pouvant faire penser aux décors de film ou à la maquette. Il cultive par ailleurs une mythologie de la science, en opérant des détournements, des inventions, des assemblages d’objets techniques. www

Thimotée Monier est né en 1990 à Marseille où il vit et travaille.
Après avoir travaillé dans le bâtiment jusqu’à mes 25 ans, j’ai décidé d’intégrer l’Esadmm. En 2020 j’ai obtenu mon DNSEP. Mon travail s’articule entre peinture, dessin, collage et sculpture. Les médiums et les matériaux se reflètent sans pour autant révéler les mêmes choses. Je suis toujours en recherche de différentes dimensions envisageables créées par tous ces outils, ainsi, la construction, l’équilibre et la rencontre matérielle est l’essence de mon travail.

Beatrice Leitonaite est née en 1995 à Kaunas (Lituanie), elle vit et travaille à Marseille.
J’ai terminé les Beaux-arts de Kaunas en 2014 et la même année je suis arrivée en France pour continuer mes études d’art dans l’Ecole Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée. Diplômée du DNA en 2017 et du DNSEP en 2019, mes réalisations sont comme une sorte de journal personnel, habité et nourri par mes pensées, mes réactions, mes souvenirs, mes batailles, mes attentes. C’est une pratique quotidienne qui vient d’une observation de la société, le monde qui m’entoure et de ma place dedans. Proche des dessins d’enfants, non sans faire penser aux dessins d’animation, ou aux griffonnages, l’ensemble de mes dessins dissimulent en réalité des expériences ou des craintes intimes comme des détails qui “grattent”, une espèce de fausse légèreté. Ces images sont faites pour que le spectateur se les approprie et les relie avec son propre vécu. 

Hélène Kelhetter est née en 1994 à Clamar (92), elle vit et travaille à Paris.
Elle est diplômée de l’Esad de Reims depuis juin 2018.
Le dessin, la vidéo et la céramique lui permettent de défendre des valeurs « décoloniales » dans l’art depuis la rédaction de son mémoire « Plonger au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ».

Bryce Delplanque et Camille Chastang sont né.e.s respectivement en 1993 et 1994, ils vivent et travaillent à Nice.
En 2015, ils se rencontrent à la Villa Arson autour du projet éditorial Pierre-Joseph, (mené par la graphique designer Susanna Shannon) dont ils deviennent les directeurs artistiques. La pratique du graphique design sera le point de départ de leur duo d’artistes tout comme leur goût pour la peinture, les reproductions d’images, le dessin, les fleurs, le papier peint, la sérigraphie et les big dots. Un duo  animé par l’envie de renverser la hiérarchie des genres picturaux, en redonnant au statut décoratif une valeur artistique.

 

Le Petit Programme réunit 12 artistes familiers et partenaires fidèles de la programmation du centre d’art. Ce projet inédit et inhabituel leur consacre tour à tour une semaine de carte blanche pendant laquelle ils proposent chacun trois œuvres.
Le Petit Programme est également présenté dans l’espace d’exposition de La Kunsthalle Mulhouse, tel un projet en construction alimenté au fur et à mesure des semaines.