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Encastrable © photo : Camille Théreau

Pour la saison 2024-25, La Kunsthalle accueille le collectif Encastrable en résidence de territoire qui s’oriente vers la thématique de l’eau et plus particulièrement de l’Ill, la rivière qui traverse la région mulhousienne.

Par des gestes éphémères, à travers la rencontre et en privilégiant les matériaux de récupération et recyclés, Antoine Lejolivet et Paul Souviron, les esprits créatifs derrière Encastrable, attirent notre regard sur les espaces en créant des moments de convivialité et de partage.
Leur approche de la sculpture, audacieuse et spontanée, leur permet d’établir des dialogues inédits avec les espaces fragiles qui les accueillent. Qu’il s’agisse d’une rivière, des ruines d’un château ou des plages de la mer Morte, Encastrable s’adapte avec agilité aux environnements qu’ils investissent.

Une résidence au fil de l’eau

Cette résidence sur le territoire mulhousien est l’occasion d’explorer l’Ill. La rivière deviendra le fil conducteur d’ateliers, de performances et de rencontres.
La volonté est de faire de ce cours d’eau non seulement un lieu de passage, mais aussi un vecteur de partage et pourquoi pas, d’y réactiver la baignade l’été prochain.

A propos
Le collectif Encastrable pratique la sculpture « par intrusion » : Antoine Lejolivet et Paul Souviron inventent des systèmes d’accès ponctuels et instantanés à des réservoirs de matériaux inépuisables.
C’est dans les DIY shop qu’ils établissent leur premier atelier de sculptures spontanées. A chacune de ses « résidences », Encastrable construit et expose simultanément : sous les yeux des clients, les artistes composent avec le répertoire de formes et d’usages que leur offrent les supermarchés. Ces performances font d’Antoine et Paul les garants d’un réseau de solutions aux manques potentiels des artistes en matériaux, lieux d’exposition et spectateurs. Encastrable suggère une mise à disposition astucieuse et infinie des ressources de la société pour la création artistique.
Tous deux diplômés de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg entre 2001 et 2008, les deux protagonistes enchaînent désormais les projets d’expositions, les résidences et invitations à intervenir selon les protocoles qu’ils s’imposent, en France et à l’étranger.

La résidence, menée en partenariat avec Motoco, bénéficie du soutien de la Région Grand Est et du fonds [N.A!] Project.

© photo : Maria Mayor

Autrice associée en 2025, Lénaïg Cariou est invitée à s’immerger dans l’univers des trois expositions annuelles et composer librement autour des œuvres selon son langage spécifique.

Lénaïg Cariou est chercheuse, traductrice et poète. Elle a vécu en France, aux États-Unis et en Allemagne. De retour des États-Unis, elle a cofondé en 2019 le collectif transatlantique Connexion Limitée / Limited Connection, avec qui elle traduit de la poésie états-unienne en français, et inversement ; ensemble, elles ont traduit le travail de Mónica de la Torre, Cole Swensen, Eleni Sikelianos, Adrienne Rich, Kay Gabriel, Sawako Nakayasu et Laura Vazquez ; leur travail a été récompensé par le prix de traduction Albertine de l’ambassade états-unienne en janvier 2025. Après avoir étudié les lettres modernes et classiques à l’Ecole normale supérieure de Paris, elle prépare actuellement une thèse en littérature contemporaine sur les rapports entre poésie et arts visuels à l’Université Paris 8 / Paris Cité., et a reçu au printemps 2024 le Prix Jeune Chercheur de la Fondation des Treilles pour ce travail en cours. Elle codirige la nouvelle collection « Poésie Commune » des éditions MF, et la section « Poésie Commune » de la revue Les Temps qui restent, qui poursuit l’aventure des Temps modernes. Son premier livre de poésie, À main levée (LansKine), est sorti en 2024, et le second, les dires (POL), est à paraître. Elle a aussi publié La poésie n’est pas une bonne fille (Art&Go, 2024), avec les poétesses Maxime Hortense Pascal et Liliane Giraudon, et ses textes paraissent régulièrement en revues. Elle prolonge ses explorations poétiques par des expérimentations plastiques, qui passent par la photographie, le dessin, le collage ; l’exposition de poésie et photographie Mains-Paysages, qu’elle a conçue avec la photographe berlinoise Neïtah Janzing, circule en 2024-2025 entre Paris, Marseille, Grenoble et Berlin.

Les résidences d’écriture sont organisées en partenariat avec l’Institut de Recherche en Langues et Littératures Européennes (ILLE) de l’Université de Haute-Alsace.

Soha Kabiri, sans titre (détail), 2024 | stylo sur papier, 100 x 70 cm © Soha Kabiri

La Kunsthalle et Motoco accueillent l’artiste Soha Kabiri à Mulhouse pour une période de trois mois mois.

Soha Kabiri (née en 1985) est une artiste iranienne originaire de Téhéran.
Intriguée dès son plus jeune âge par la force créatrice, elle obtient un master en art à l’université de Téhéran en 2013. Passionnée d’art, elle s’intéresse particulièrement à la peinture en relation avec des thèmes liés à l’identité sexuelle. L’identité sexuelle est un sujet de controverse majeur dans ses œuvres. Exacerbée, elle prend tout son sens sous l’impact de son histoire de vie en tant que femme évoluant dans une société patriarcale. C’est à travers des recherches approfondies sur les études de genre en tant que concept vital et une trajectoire artistique esthétique mais aussi expérimentale que le travail de Soha Kabiri se construit et s’enracine profondément. Dans ses œuvres récentes, elle tente de démontrer l’essence de sa vision. À travers une distorsion de lignes et de formes qui témoignent de dix années de travail et d’évolution, elle exprime son sens de l’identité sexuelle dans ses peintures, ses dessins et ses installations.

« My Body Rebel est le titre de mon nouveau projet, inspiré par les formes organiques des champignons, qui m’ont conduit à une nouvelle structure visuelle. Les champignons et leurs formes organiques sont maintenant les éléments les plus proches de la nature qui évoquent un lien fort avec mon corps et mon identité personnelle en tant que femme. Malgré les pressions que la société exerce sur ce corps, il existe un fort désir de naissance, de progression et de reproduction. Ce concept s’est approfondi au cours de mes études sur diverses espèces de champignons, où j’ai découvert que la première ontologie connue des champignons est liée à l’espèce *Prototaxites*, qui est désignée comme la mère et la créatrice de la nature, d’où sont issues toutes les espèces végétales de la Terre. Cette image féminine et générative que j’ai trouvée dans les champignons rend le concept beaucoup plus profond et significatif. »


ENG

La Kunsthalle and Motoco welcome artist Soha Kabiri to Mulhouse for a three-month period.

Soha Kabiri (b.1985) is an Iranian artist, originally from Tehran. Intrigued from an early age by the creative force, she obtained a Master of Art degree from Tehran University in 2013. Passionate about art, her interest is particularly focused on painting in relation to themes involving sexual identity. Sexual identity is a major controversial topic in her works. It is exacerbated and takes on its full meaning under the impact of her life history as a woman evolving in a patriarchal society. It is through extensive research on gender studies as a vital concept and an aesthetic but also experimental artistic trajectory that Soha Kabiri’s work is built and deeply rooted. In her recent works, she attempts to demonstrate the essence of her vision. Through a distortion of lines and forms that demonstrate 10 years of work and evolution, she expresses her meaning of sexual identity through her paintings, drawings and installations.

« My Body Rebel is the title of my new project, inspired by the organic forms of mushrooms, leading me to a new visual structure. Mushrooms and their organic forms are now the closest elements of nature that evoke a strong connection to my body and personal identity as a woman. Despite the pressures that society exerts on this body, there is a strong desire for birth, progression, and reproduction. This concept deepened for me during my studies on various species of mushrooms, where I discovered that the first known mushroom ontology is related to the species *Prototaxites,* which is referred to as the mother and creator of nature, from which all plant species on Earth have emerged. This feminine and generative image I found in mushrooms makes the concept much deeper and more meaningful. »