La troisième exposition de Lorenzo Benedetti à La Kunsthalle Mulhouse, Les sculptures meurent aussi vient clore une réflexion sur la question de l’œuvre et de son contexte. Comment une œuvre évolue-t-elle dans le temps et dans des environnements successifs ?
Après avoir provoqué le dialogue entre l’espace d’exposition et les pièces exposées, après avoir interrogé la force et le sens des œuvres à l’échelle de leurs parcours, Lorenzo Benedetti fait le constat d’une redéfinition des formes et d’un rapprochement des esthétiques des années 50 et 60. L’époque post-conceptuelle que nous vivons est celle d’un retour à la sculpture, à la forme et à la matière.
Le titre de l’exposition fait référence au documentaire d’Alain Resnais et Chris Marker «Les statues meurent aussi». «Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art» ainsi commence le film réalisé en 1953.
En d’autres termes les statues dépouillées de leurs usages ethnologiques entrent au musée, thèse hautement controversée à l’époque, sur fond d’anticolonialisme. À son tour, Lorenzo Benedetti s’intéresse à la mort des statues comme point de départ d’une réflexion sur l’objet, sur la définition de la sculpture dans une nouvelle contextualisation conceptuelle ou environnementale. Il voit dans les travaux de Francesco Arena, Michael Dean, Alex Cecchetti, Ida Ekblad, Guillaume Leblon, Mandla Reuter, Oscar Tuazon une affirmation et revendication de la forme qui s’impose comme une intention et finalement une esthétique
Lorenzo Benedetti, né à Rome en 1972, a étudié l’histoire de l’art à l’université «La Sapienza» de Rome avant de suivre le “Curatorial Training Programme” de la Fondation De Apel à Amsterdam. Depuis la fin des années 90, il est commissaire d’exposition en art contemporain. Il dirige actuellement le centre d’art et la collection «De Vleeshal» à Middelburg aux Pays Bas.
Lorenzo Benedetti est commissaire invité de La Kunsthalle Mulhouse pour la saison 2009/2010.