© photo : Maria Mayor

Autrice associée en 2025, Lénaïg Cariou est invitée à s’immerger dans l’univers des trois expositions annuelles et composer librement autour des œuvres selon son langage spécifique.
A l’occasion de sa dernière semaine de résidence, elle propose une lecture publique d’extrait des textes qu’elle a produit autour des deux premières expositions présentées au centre d’art.

Exposition « Se faire plaisir »
« sonia delaunay  dit          la couleur m’excite           et je me demande si l’œil        si le désir           si le désir de couleur               appelons ça l’instinct          prenons des objets simples        et existants         chinons ce qu’on peut pour aimer           pour assembler quelque chose de neuf     quelque chose comme        ce qui n’existe pas encore         mais que nous désirons »

Exposition « Déborder la rivière »
« Ce qu’il reste des divinités des fleuves coule probablement en profondeur, loin des hommes, rasant le sol. Entre les séquoias de Californie et les réserves autochtones. Là, peut-être, encore, on se souvient des danses au bord des rivières. Là, on peut mettre les pieds dans l’eau.
Si les mondes doivent recommencer dans nos décors abîmés, si nous devons ensemble espérer à nouveau et réinventer des chemins, alors cela prendra du temps. 
Il faudra de savants mélanges d’eau et de joie pour dissoudre les microplastiques. Il faudra, ensemble, reconstruire les canalisations invisibles de nos culpabilités et de nos peines.
Il faudra s’arrêter, enfin, et respirer, ensemble. Être corps parmi les corps, et accepter de s’immerger, un peu. »

Entrée libre et gratuite.

Lénaïg Cariou est chercheuse, traductrice et poète. Elle a vécu en France, aux États-Unis et en Allemagne. De retour des États-Unis, elle a cofondé en 2019 le collectif transatlantique Connexion Limitée / Limited Connection, avec qui elle traduit de la poésie états-unienne en français, et inversement ; ensemble, elles ont traduit le travail de Mónica de la Torre, Cole Swensen, Eleni Sikelianos, Adrienne Rich, Kay Gabriel, Sawako Nakayasu et Laura Vazquez ; leur travail a été récompensé par le prix de traduction Albertine de l’ambassade états-unienne en janvier 2025. Après avoir étudié les lettres modernes et classiques à l’Ecole normale supérieure de Paris, elle prépare actuellement une thèse en littérature contemporaine sur les rapports entre poésie et arts visuels à l’Université Paris 8 / Paris Cité., et a reçu au printemps 2024 le Prix Jeune Chercheur de la Fondation des Treilles pour ce travail en cours. Elle codirige la nouvelle collection « Poésie Commune » des éditions MF, et la section « Poésie Commune » de la revue Les Temps qui restent, qui poursuit l’aventure des Temps modernes. Son premier livre de poésie, À main levée (LansKine), est sorti en 2024, et le second, les dires (POL), est à paraître. Elle a aussi publié La poésie n’est pas une bonne fille (Art&Go, 2024), avec les poétesses Maxime Hortense Pascal et Liliane Giraudon, et ses textes paraissent régulièrement en revues. Elle prolonge ses explorations poétiques par des expérimentations plastiques, qui passent par la photographie, le dessin, le collage ; l’exposition de poésie et photographie Mains-Paysages, qu’elle a conçue avec la photographe berlinoise Neïtah Janzing, circule en 2024-2025 entre Paris, Marseille, Grenoble et Berlin.

Les résidences d’écriture sont organisées en partenariat avec l’Institut de Recherche en Langues et Littératures Européennes (ILLE) de l’Université de Haute-Alsace.