Katrin Ströbel, Becoming sculpture. Undoing sculpture. (Les confiné·e·s), 2020
Diaporama de collages en trois parties

Devenir sculpture. Défaire la sculpture.
« Pendant les deux mois de la période de confinement en France, nous étions censés devenir des sculptures. Nos corps n’ont plus bougé, nos mains ne se sont plus touchées, nos peaux ne se sont plus rencontrées. Les épines se sont raidies, les cœurs se sont alourdis. La plupart d’entre nous étaient peu doués pour être des sculptures. Les oiseaux se sont moqués. Les rats ont ri aussi. Du moins ici à Marseille.
Pourtant, à y regarder de plus près, on découvrait de minuscules fissures sur les peaux croûtées, des lignes de magma d’amour, de rage, de solitude, de colère, d’empathie, de souffrance, de frustration, de solidarité, de peur, de résistance. La nuit, on voyait les petites rivières de lave couler par les fenêtres sombres de nos voisins. L’effusion d’une femme qui pleure dans la rue. On les sentait flotter à travers les corps postés devant les supermarchés. Presque invisibles. Un doigt de la main droite tremblant. Une paupière tremblante. Un esprit agité.
Les confiné·e·s (devenir sculpture. défaire sculpture.) sont une quarantaine de collages réalisés à partir de restes et de déchets de papier pendant 8 semaines, de mars à mai 2020. »

Katrin Ströbel, Becoming sculpture. Undoing sculpture. (Les confiné·e·s) Part.1, 2020
Diaporama de collages, 5’17


(Extrait)


Katrin Ströbel, Becoming sculpture. Undoing sculpture. (Les confiné·e·s) Part.2, 2020
Diaporama de collages, 5’43


(Extrait)


Katrin Ströbel, Becoming sculpture. Undoing sculpture. (Les confiné·e·s) Part.3, 2020
Diaporama de collages, 4’52


(Extrait)

 

Katrin Ströbel est née en 1975, elle vit et travaille à Marseille, Stuttgart et Rabat.
Ses dessins, œuvres in situ et installations sont basés sur un questionnement critique des conditions sociales et géopolitiques qui définissent notre quotidien. Le travail de Katrin Ströbel porte sur les codes culturels et les langages (visuels), mais aussi sur des sujets tels que le colonialisme, la migration et le déplacement forcé et montre à quel point les politiques du genre et de l’espace sont liées. Avec une perspective critique et ironique, l’artiste déconstruit les relations de genre et les stéréotypes féminins dans ses dessins et collages.
Depuis 2004, elle a travaillé régulièrement au Maroc, au Nigeria, au Sénégal, en Afrique du Sud,
au Pérou, en Australie et aux États-Unis. Katrin Ströbel a fait des études d’arts plastiques et de
littérature. Elle est docteure en histoire de l’art. Elle est mère. Depuis 2013, elle est professeure à la Villa Arson, École nationale supérieure d’art de Nice.

Le Petit Programme réunit 12 artistes familiers et partenaires fidèles de la programmation du centre d’art. Ce projet inédit et inhabituel leur consacre tour à tour une semaine de carte blanche pendant laquelle ils proposent chacun trois œuvres.
Le Petit Programme est également présenté dans l’espace d’exposition de La Kunsthalle Mulhouse, tel un projet en construction alimenté au fur et à mesure des semaines.