Anna Byskov, La dérive de l’imbécile, 2020
Vidéo en trois parties, 39’40 au total

La situation récente a propulsé Anna Byskov en arrière… A resurgit un sentiment d’impossibilité de faire, de difficulté à s’exprimer. Aux séquences enregistrées il y a 15 ans, elle rajoute de nouvelles actions et réalise un film en 3 parties. La dérive de l’Imbécile est une tentative d’organiser des bribes d’expressions librement tournées. S’y retrouvent l’idée de l’autre, du collectif, du dialogue (parfois de sourd), du désordre, du doute et du dérisoire.

Partie 1 – Il y a 15 ans / 15 years ago (Dialogues, Les têtes/Faces, Les gestes/Gestures)
Vidéo bilingue français-anglais, 19’40. Extraits de vidéos réalisées il y a 15 ans remontés, réagencés, recoupés et réactualisés en mai 2020


(capture d’écran)


Partie 2 – Aujourd’hui à la maison / Today at home
Vidéo bilingue français-anglais, 10’, réalisée pendant la période de confinement, 2020


(capture d’écran)


Partie 3 – SORTIR / OUTSIDE
Vidéo bilingue français-anglais, 10’, réalisée pendant la période de confinement, 2020


(capture d’écran)

« La situation actuelle m’a propulsée en arrière.
A la maison, face à mon travail, j’ai eu une difficulté à sortir une production satisfaisante. La forme était rarement juste ou aboutie. Impossible d’exprimer ce que je voulais. Cette situation m’a propulsé en arrière lorsque j’étais étudiante et que j’étais face au même problème. Comment donner un statut, une justesse à quelque chose que nous voulons exprimer et qu’on n’y arrive pas ?
J’ai repris et sélectionné des rushs et séquences d’il y a 15 ans que j’avais faites précisément à la maison, en 8 clos, face à moi-même. Cette volonté acharnée de trouver une forme avait engendré beaucoup de tentatives sans réel succès.
Aujourd’hui, je les ai remontées entre elles pour redonner vie et un statut à ces séquences perdues.
Avec la situation actuelle, je retrouve cette incertitude d’il y a 15 ans. A nouveau, dernièrement, j’ai fait des tentatives de formes, sans grande conviction, j’ai filmé et remonté des bouts de séquences faites à la maison pour tenter de produire quelque chose.
Cette obstination finalement est une recherche de l’extérieur, de l’air frais, une escapade- et enfin NOUS la retrouvons ! »   Anna Byskov, mai 2020

Anna Byskov est née en 1984, diplômée de la Villa Arson (Nice), elle vit et travaille à Mulhouse.
Mettant son corps (et parfois son esprit) en jeu dans des actions décalées dans lesquelles le non-sens l’emporte sur la raison (comme plonger jusqu’à n’en plus pouvoir dans une piscine après avoir enfilé un maillot de bain trop grand, ou comme se taper la tête contre les arbres jusqu’à perdre le nord…), Anna Byskov ne rechigne pas à la tâche. Engagée physiquement dans son œuvre, pour la cause de l’autodérision, du burlesque et pour l’envie de tenter l’impossible, ses vidéos comme ses actions montrent une artiste déterminée dans son projet.
Anna Byskov se met également en scène en incarnant des personnages extravagants et stéréotypés. Ceux-ci empêtrés dans des conversations saugrenues déploient des dialogues paradoxalement absurdes et plausibles qui tendent souvent à relativiser la notion de folie ou d’idiotie.
Son travail de sculpture s’appuie lui aussi sur cette nécessité de contrer la valeur et la pérennité des choses et c’est donc avec le déséquilibre et le carton qu’elle construit. Comme pour être sûr que rien ne résistera au temps. Qu’une fois montrées, ses formes fragiles tomberont comme elle-même tombe quand elle tente de gravir ses escaliers de papier (L’escalier).

Le Petit Programme réunit 12 artistes familiers et partenaires fidèles de la programmation du centre d’art. Ce projet inédit et inhabituel leur consacre tour à tour une semaine de carte blanche pendant laquelle ils proposent chacun trois œuvres.
Le Petit Programme est également présenté dans l’espace d’exposition de La Kunsthalle Mulhouse, tel un projet en construction alimenté au fur et à mesure des semaines.