Adrian Pepe, "Woolen Landscapes" (détail) - 260 x 160 x 4cm - Felted Woven Tapestry

[English below]

Dans le cadre du programme de résidences NAFAS, La Kunsthalle et motoco accueillent Adrian Pepe, artiste résidant au Liban, au mois de mai 2022.

Adrian Pepe vit et travaille à Beyrouth, au Liban. Son travail autour de la fibre textile observe l’artisanat par le prisme socioculturel, esthétique, écologique et méthodologique. Il étudie les liens que nous tissons avec les objets au fil du temps. Son approche associe la culture, l’histoire et la performance avec l’art, la mode et le design intérieur.
Ses études l’ont conduit aux Etats-Unis, où il a successivement obtenu une licence en Beaux-Arts, un master en Design pour le développement durable (Savannah College of Art and Design), puis il a les ateliers de design de renommée internationale BDDW pour parfaire sa formation et produire des pièces de collection. Plus récemment, il a occupé le poste de directeur de la création pour Bokja Design, studio de design et d’artisanat textile à Beyrouth.
Dans sa pratique, en filigrane, il créé des objets et des expériences pour engager une réflexion sur la matérialité, sur nos paysages culturels en mutation et notre condition présente.

Projet lors de la résidence
The First Red | Une exploration de l’utilisation du pigment ocre sur des fibres brutes
L’ocre est un pigment naturel dérivé de la terre, qui produit une large palette de jaunes, de rouges et de bruns. Sa première utilisation remonte au paléolithique, il y a plus de 200 000 ans. Considéré comme le plus ancien pigment naturel connu, sa couleur a été observée dans l’art rupestre à travers le monde. L’ocre aurait également été utilisée dans la pratique de l’ornementation corporelle, dans la teinture des vêtements, on lui confère aussi des vertus en médecine et un pouvoir collant dans la fabrication d’outils. Son utilisation dans l’Antiquité est, pour l’artiste, l’expression en couleur de la nature évolutive de l’ingéniosité humaine.
L’ocre est le point de départ du projet The First Red : l’application de la couleur sur des fibres animales et végétales d’origine locale servira à la création de tapisseries à grande échelle. Les fibres brutes peuvent inclure la laine du mouton Awassi, la fibre de chanvre, entre autres. À travers le processus de teinture, de filage, de broderie manuelle et de feutrage, les fibres brutes sont transformées en artefacts matériels chargés de sueur, d’émotions, de mythologies et de symbolisme.

Co-financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère de la Culture, ce programme est mis en œuvre par un consortium de partenaires composé de l’Institut français de Paris (chef de file), de l’Association des Centres culturels de rencontre et de l’Institut français du Liban.
Il est réalisé avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), des collectivités territoriales (Régions Sud, Hauts-de-France, Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, ainsi que la Ville et la Métropole de Lyon), le comité français des Villes créatives de l’UNESCO (Villes d’Angoulême, Enghien-les-Bains, Limoges, Lyon, Metz), et en partenariat avec plus de cinquante structures hôtes.
Le programme NAFAS bénéficie du mécénat de GALOP (concessionnaire exclusif d’Hermès au Liban).


[Eng]
As part of the NAFAS residency program, La Kunsthalle and motoco welcome Adrian Pepe, artist in May 2022.

Adrian Pepe is a fiber artist residing in Beirut, Lebanon. His work focuses on craftsmanship from sociocultural, aesthetic, ecological and methodological perspectives. He studies the relational ties we form with objects over time. His integrated approach interweaves culture, history, and performance with art, fashion, and interiors. He graduated with a Bachelor of Fine Arts and a MA in Design for Sustainability from the Savannah College of Art and Design (SCAD) in the United States. He went on to join the internationally renown American craft studio BDDW where he trained and produced heirloom pieces. More recently, he acted as Creative Director for Bokja Design, a textile craft studio in Beirut. Simultaneously, he shared his trade in material textile practices as a professor for first year students at The Académie Libanaise des Beaux-Arts (ALBA). Throughout his work, he performs a sort of creative shadowgraphy, crafting objects and experiences as tools to enable an open discourse on materiality, our morphing cultural landscape, and present condition.

Project
The First Red | An exploration of the use of the pigment ‘ochre’ on raw fibers
Ochre is a naturally occurring pigment derived from the earth, giving tones of yellow, red and brown. The earliest use of ochre by ancient humans dates to Paleolithic times, over 200,000 years ago. It is considered the oldest known natural pigment used by humankind. The color has been seen in rock and cave art in various sites around the world. It is believed that ochre was also used in the practice of body adornment in the form of body paint and tattoos, clothes dye, and medicine – within the context of wound healing and as adhesive in tool making. The use of ochre in antiquity is a colorful expression of the evolving nature of human ingenuity.
Ochre will be the starting point for this project: applying the color to locally sourced animal and plant fibers for the creation of large scale tapestries. Raw fibers may include wool from the Awassi Sheep, hemp fiber, among others. Through the process of dyeing, spinning, hand-guided embroidery, and felting, the raw fibers are transformed into material artifacts laden with perspiration, emotions, mythologies, and symbolism.