A World Not Ours est une exposition collective consacrée à la crise actuelle des réfugiés et les déplacements forcés de population causés par la guerre en Syrie et dans d’autres zones de conflit. L’exposition, dont le premier volet a été inauguré l’été dernier à l’Espace Pythagorion de la Schwarz Foundation, sur l’île de Samos en Grèce, cherche à contrebalancer la vision réductrice ou partielle d’une crise trop souvent limitée à des images d’embarcations de fortune et de traversées périlleuses depuis la Turquie ou la Libye. L’idée est de se pencher sur l’avant et l’après de ces moments dramatiques. Alors que la première partie de l’exposition était consacrée à l’expérience de la fuite, au voyage périlleux et à l’économie clandestine qui entretient la précarité des réfugiés, le volet mulhousien se penche davantage sur l’accueil réservé aux réfugiés, sur les procédures légales et les réalités quotidiennes auxquelles ils sont confrontés, « la terre promise » atteinte. Cette seconde partie s’attache également à observer la façon dont les européens vivent la crise migratoire, à explorer les problèmes de représentation de la souffrance et à poser la question de la « propriété » des images de réfugiés et du droit de les représenter.
A World Not Ours regroupe artistes, photographes, cinéastes et militants qui pour beaucoup sont originaires du Moyen-Orient ou du Sud-Est de l’Europe, de régions directement confrontées au danger, à la guerre et à l’exode. Ils ont une expérience personnelle, voire intime, du traumatisme et de la souffrance collective. Utilisant des médiums aussi divers que l’installation, la photographie, la vidéo et l’art action, ils nous plongent au cœur de la condition des réfugiés et révèlent la complexité de l’origine du problème en le situant dans un contexte plus large.

Azra Akšamija (1976, Bosnie-Herzegovine)
Taysir Batniji (1966, Palestine)
Tanja Boukal (1976, Autriche)
Ninar Esber (1971, Liban)
Aslan Gaisumov (1991, Tchétchénie)
Mahdi Fleifel (1979, Emirats Arabes Unis)
Stine Marie Jacobsen (1977, Danemark)
Sven ’t Jolle (1966, Belgique)
Sallie Latch (1933, Etats-Unis)
Eleonore de Montesquiou (1970, Estonie/France)
Giorgos Moutafis (1977, Grèce)
Marina Naprushkina (1981, Biélorussie)
Juice Rap News (créé en 2009, Australie)
Somar Sallam (1988, Syrie/Algérie)
Mounira Al Solh (1978, Liban)
Diller Scofidio & Renfro, Mark Hansen, Laura Kurgan, et Ben Rubin en collaboration avec Robert Gerard Pietrusko et Stewart Smith, d’après une idée de Paul Virilio (international)
Commissaire d’exposition : Katerina Gregos, assistée de Sarita Patnaik.

L’exposition est co-produite par la Fondation Schwarz.  

Historienne de l’art, c’est en tant que curatrice que Katerina Gregos a été invitée à travailler sur l’exposition estivale. Commissaire responsable du Pavillon Belge et du Pavillon Danois à la Biennale de Venise en 2011 et 2015, elle a travaillé sur de nombreuses expositions telles que Uncertain States : Artistic Strategies in States of Emergency, Akademie der Kunst, Berlin en 2015-16 ; La Biennale de Thessalonique en 2015 ; No Country for Young Men: Contemporary Greek Art in Times of Crisis à BOZAR en 2014 à Bruxelles ; The Politics of Play en 2013 pour la Biennale de Göteborg, Manifesta 9 et Newtopia : The State of Human Rights en 2012, en Belgique. Particulièrement sensible à la question des droits de l’Homme, de la démocratie, de l’économie et de la politique, ses expositions sont engagées et visent à mettre en lumière des sujets de société.
www.katerinagregos.com

L’exposition bénéficie du généreux soutien de Prevel Signalisation de Rixheim et de la Savonnerie Argasol de Sainte-Marie-aux-Mînes.
La Kunsthalle remercie tout particulièrement les associations Accès 68, La Cimade, Appuis et la Ligue des droits de l’Homme pour leur précieuse contribution.