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Dans le cadre du programme annuel de résidences interrégionales destiné à la promotion et  l’accompagnement des artistes vivant ou travaillant sur le territoire Nord Est de la France. (FRAC Nord,  Champagne-Ardenne, Lorraine, Franche-Comté et La Kunsthalle)

Maxime Vernier construit des installations, des sculptures-objets, des volumes acousphaniques (grec. akouein :  entendre, pharein : apparaître). Il expérimente le son là ou celui-ci est un détail lié à la matérialité, une  indication temporelle ou rythmique qui, inclusivement est tournée vers l’idée d’un chaos vivant tentant de fuir  tout déterminisme.

Dans le cadre de la Tranche de Quai, Maxime Vernier présente une pièce de recherche pour l’installation  « Sourdine » réalisée avec une caisse-claire équipée de trois triggers et de deux éléments de diffusion connectés  à un logiciel informatique de traitement sonore.

La résidence est co-produite par la Kunsthalle et l’Association Mulhouse Art Contemporain.

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REGIONALE 11

Ne serait-il pas temps, enfin, de faire une pause ? De s’accroupir vers l’intime, pour sauter vers l’inconnu, apercevoir de loin ce qui nous rattache, de prendre du recul et continuer, nous laisser gagner par un doux vertige propre à notre époque avec des flous et des doutes, tout ce qui au présent comme au futur nous accompagne. D’en haut, on distingue des civilisations, des ancêtres, des croyances et des coutumes. Nous nous sentons venir de quelque part, nous prenons conscience de la somme des rêves et des réalités qui nous ont portés si loin. S’inquiète-t-on du lendemain ? Mais nous sommes capables de regarder derrière nous… N’oublions pas que le vertige se prend sur les hauteurs nous invite avec nos hauts et nos bas à découvrir un choix d’œuvres sensibles et mystérieuses, de celles qui font état de cette perte de repère, là-haut, tout là-bas.

Avec la participation de Robin Ballard, Léa Barbazanges, Grégory Delauré, Diana Dodson, Ahmet Dogan, Philipp Engelhardt, Martina Gmür, Marianne Maric, Natacha Paganelli, Patrick Steffen, Lydia Wilhelm, CIAV de Meisenthal.
Une proposition de Sandrine Wymann.

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Photo : Vincent Odon, Zut, 2010.

Ecrite en 2007 lors de la résidence de Patrick Bernier et d’Olive Martin aux Laboratoires  d’Aubervilliers, la performance s’appuie sur un texte de Patrick Bernier, intitulé Conte  pour une jurisprudence. Ce texte présente l’ultime réquisitoire avant expulsion d’une  femme étrangère en situation irrégulière, revendiquant son droit de présence sur le  territoire en tant que « co-auteur, dépositaire et interprète » d’une œuvre d’art. Partis de  l’idée d’adapter cette nouvelle sous forme cinématographique, les deux artistes ont  décidé de dépasser la fiction pour l’action en mettant en œuvre le principe décrit dans le  conte : l’assurance de séjour pour des étrangers en situation précaire sur le territoire  basée sur leur collaboration avec des artistes.

De Patrick Bernier et Olive Martin et/avec Sébastien Canevet et Sylvia Preuss-Laussinotte

En 1987 le groupe REM sortait la chanson The end of the world as we know it (La fin du monde tel que nous le connaissons). Douze ans plus tard, en 1999, Immanuel Wallerstein, sociologue américain, écrivait son essai The end of the world as we know it.
Les uns et les autres dans leurs œuvres font part des inquiétudes de leur temps mais développent une approche positive. REM rajoute à la phrase titre de sa chanson « And I feel fine » (et je me sens bien) tandis qu’Immanuel Wallerstein démontre que ce sont là des périodes de transitions que nous traversons, des temps mouvementés certes, mais propices à une réflexion sociale, à des questionnements structurels.
Les artistes de l’exposition invités par Bettina Steinbrügge ont cette même lecture de l’époque. Ils sondent, mesurent la réalité complexe et chaotique du moment et de manière engagée, ils explorent des évolutions possibles, des processus envisageables.
Par le biais de leurs expressions artistiques ils cherchent sur un mode critique mais optimiste à comprendre le monde tel qu’il est. Politique, inscrite dans l’actualité et impliquée, La fin du monde tel que nous le connaissons, est une exposition qui est à la fois miroir d’une époque difficile et porteuse d’espérance.

Une proposition de Bettina Steinbrügge, commissaire invitée pour la saison 2010/11.

Avec la participation de Marc Bijl, Claire Fontaine, Cyprien Gaillard, Piero Golia, Hadley+Maxwell, Jorge Macchi, Bernhard Martin, Katrin Mayer, Mladen Miljanovic, Frédéric Moser & Philippe Schwinger.

Bettina Steinbrügge vit et travaille à Berlin. Après avoir étudié l’histoire de l’art, la philosophie anglaise et la littérature comparée, elle opère sur de nombreux champs artistiques: curatrice indépendante, conférencière, critique d’art et journaliste de presse spécialisée. De 2001 à 2008, elle a dirigé conjointement la Halle für Kunst à Lüneburg (DE), les résidences d’artistes au château Bleckede tout en enseignant l’art théorique et la pratique curatoriale à l’université de Lüneburg.Depuis 2009, elle est co-commissaire de Forum Expanded, une division du Festival du Film International de Berlin.Ses dernières publications sont une monographie consacrée à Jeanne FaustCooling Out – On the Paradox of Feminism, Outlandos publiée chez JPR / Ringier etavec la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève, Edu Tool Box, un livre sur l’éducation artistique.Par ailleurs, Bettina Steinbrügge écrit pour de nombreux catalogues et diverses publications telles que les magazines Art South Africa, IDEA…

Bettina Steinbrügge vit et travaille à Vienne.

Après avoir étudié l’histoire de l’art, la philologie anglaise et la littérature comparée, elle opère sur de nombreux champs artistiques : curatrice indépendante, conférencière, critique d’art et journaliste de presse spécialisée.

De 2001 à 2008, elle a dirigé conjointement la Halle für Kunst à Lüneburg (DE) et les résidences d’artistes au château Bleckede tout en enseignant l’art théorique et la pratique curatoriale à l’université de Lüneburg.

Depuis 2009, elle est co-commissaire de Forum Expanded, une division du Festival du Film International de Berlin.

Ses dernières publications sont une monographie consacrée à Jeanne Faust Cooling Out – On the Paradox of Feminism, Outlandos publiée chez JPR / Ringier et avec la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève, Edu Tool Box, un livre sur l’éducation artistique.

Par ailleurs, Bettina Steinbrügge écrit pour de nombreux catalogues et diverses publications telles que les magazines Art South Africa, IDEA…

Depuis début 2011, Bettina Steinbrügge est commissaire d’art contemporain au Belvédère de Vienne.

Pour La Kunsthalle Mulhouse, elle a imaginé La fin du monde tel que nous le connaissons, L’idée de nature et 400 Sonnets in Reverse, Together.

Joël Henry et LATOUREX (Laboratoire de Tourisme Expérimental) ont créé pour La Kunsthalle un protocole de visite expérimental des expositions sous forme de clin d’œil au célèbre jeu colin-maillard. La visite de l’exposition s’effectue par binôme : l’un a les yeux bandés et l’autre est guide. La découverte des œuvres s’opère à travers des descriptions et des commentaires.

Les œuvres rassemblées font état d’un monde vaste et difficile à cerner qui se cherche et se teste. Les Romances sans paroles de Verlaine sont mystérieuses et amères mais celles de Mendelssohn sont mélodiques et gracieuses et c’est sur ces deux tonalités que s’expriment les artistes de l’exposition. Ils s’emparent des objets de leur quotidien pour les interroger sur des modes plastiques allant de la sculpture à la photo, vidéo, de l’installation au dessin.
Un premier ensemble d’œuvres introduit la notion de limites. Par le truchement de déplacements, de ré-écritures, les artistes décloisonnent leur environnement. Mathieu Mercier construit une Cage à oiseaux selon un procédé vectoriel habituellement destiné à l’image de synthèse. Bertrand Lavier interroge dans Walt Disney Production le statut de la sculpture issue du quotidien en donnant valeur d’œuvre à une sculpture qui ne l’était pas initialement. Cette étude des limites laisse une place belle à l’ironie, au décalage. Elle nécessite une fine observation mais se définit par sa qualité expérimentale. Nous disons communément, «chercher ses limites», Roman Signer les teste à travers ses installations. Mircea Cantor avec son Chaplet les trace avec force et émotion sur les pourtours de l’espace pour dénoncer leur statut de frontière. Dans Here is Johnny! Jérémy Ledda considère la limite sans issue, obsessionnelle et infranchissable tandis que Laurie Franck avec Mickey et Happy End ose la dépasser et suspecter par-delà un monde désenchanté.S ’intéresser aux limites c ’est également se poser la question des équilibres, des points de ruptures. Daniel Firman en fait son objet de recherche et Gathering est la trace d’une de ses expériences. L’art de l’assemblage, très présent dans la sculpture contemporaine, permet aussi de poser plastiquement les conditions d’équilibre. Dans un jeu de dualité Kayak grillé Jean-Michel Sanejouand réunit un kayak et un rouleau de grillage, tandis que Reiner Ruthenbeck dans Tuch mit Spannrahmen imbrique tissu et métal et confronte le carré au rond. Ce jeu d’assemblages des matériaux et des formes convoque leurs caractéristiques afin de les fragiliser et d’en extraire leurs relativités.
Parallèlement, d’autres artistes s’intéressent à définir ou redéfinir des territoires ou encore à questionner leur identité. David Renaud avec Mêgo Aroug, Abyssinie représente un territoire inconnu de son public mais qui le temps d’une œuvre attire tous les regards. Par un processus qui à la fois complexifie et simplifie la lecture topographique d’un site, il déplace nos intérêts vers une région du monde que lui seul érige à travers son œuvre. Federico Guzman, par un principe de déplacements, de voyages et de rencontres, redessine une cartographie mondiale faite de focus et d’humanité. Claire Willemann avec le Puits introduit une dimension temporelle dans cette même étude du territoire. Son travail fait de perturbations spatiales invite à l’observation. Joe Scanlan, et sa Flexible Hifi, déplace la problématique du territoire dans le champ de l’industrie et à travers son intérêt pour le design, définit un espace qui ne serait plus soumis aux normes imposées, de son avis, non démocratiques. Pascal Auer enfin invente un autre territoire, virtuel et fictif, celui de son label Parasite Rec. Il développe un projet ancré dans aucune réalité géographique et qui existe selon un organigramme et une logique propre.
La définition de nouveaux espaces ne s’entend pas sans qu’il soit question d’une quête d’identité. Jimmie Durham, indien américain, se dit aujourd’hui nomade et citoyen du monde mais dans des œuvres comme Teeths il affirme ses racines et ce en quoi elles le constituent. Matthew Day Jackson dans Pitfalls of Utopian Desire se penche lui aussi avec attention sur l’histoire de son Amérique et de son possible devenir. Marie Verry s’ouvre davantage à des territoires intimes, elle laisse libre champ à ses rêves et ses visions et se construit à partir de ce monde intérieur autant qu’avec des images «réelles».
Romances sans Paroles laisse sans doute une impression mélancolique. Il pleut doucement sur la ville aurait dit Arthur Rimbaud mais nos artistes malgré leurs humeurs sombres promènent un regard poétique et ironique qui fait plutôt sourire et laisse entrevoir des mondes imaginaires, pourquoi pas visionnaires, tout à fait plaisants et attirants.

Une proposition d’Ami Barak et Sandrine Wymann.

Avec la participation de Pascal Auer, Mircea Cantor, Matthew Day Jackson, Jimmie Durham, Daniel Firman, Laurie Frank, Federico Guzman, Bertrand Lavier, Jérémy Ledda, Mathieu Mercier, David Renaud, Reiner Ruthenbeck, Jean-Michel Sanejouand, Joe Scanlan, Roman Signer, Marie Verry, Claire Willemann.

Depuis plusieurs années, Stephen Wilks donne naissance à un bestiaire qui lui sert à sonder, comprendre, révéler le monde qui nous entoure. A La Kunsthalle Mulhouse, il présente Foules, Fools un ensemble de pièces qui apparaissent, sous des traits ludiques et à travers un jeu relationnel, comme les révélateurs d’une nature humaine éphémère et conquérante.

Récemment son monde animalier a accueilli une nouvelle figure : le squelette. Avec beaucoup d’humour mais aussi sur un mode interrogatif et parfois dérangeant, il crée des personnages qui mêlent à la fois la figure du bouffon et de la mort, et viennent amplifier un discours proche de la critique sociale. Porté sur le présent, le travail de Stephen Wilks puise ses sources dans une imagerie issue de la danse macabre, à la manière du peintre expressionniste James Ensor ou du caricaturiste José Guadalupe Posada.
Masqué derrière ses figures animales, telles le cheval de Troie repris dans sa série des Trojandonkeys, Stephen Wilks a su trouver une place de choix au milieu de ses semblables. Il ne se place ni en moralisateur, ni en calculateur mais en observateur privilégié.
La notion de déplacement est omniprésente dans ses œuvres et dans ses expositions, n’apparaît pas comme une nécessité, comme un état physique qui seul permettrait la création. Ce sont davantage les œuvres qui sont en mouvement que l’artiste lui-même. Il n’est pas de ceux qui ont développé une réflexion dans la situation du marcheur ou du voyageur. Chez Wilks, le mouvement est constitutif des rapports sociaux et du jeu social qui nous entourent. Aussi, l’intégrer à sa démarche, voire l’amplifier, lui permet de créer des pièces qui s’immiscent ludiquement et subtilement à l’intimité d’un public avec lequel s’installe alors un jeu de complicité. Sur le mode de la rencontre repose toute sa pratique, elle pose la confiance et la connivence entre l’artiste et le spectateur comme le seul terrain d’étude possible.
Cette exposition, comme souvent chez Stephen Wilks, se déploie à la manière d’un cortège. Tandis que ses parades (Animal farm à Louvain en 2008) ou ses ânes (Trojandonkeys) sont des pièces qui ont le déplacement pour fondement, Foules, Fools suggère une avancée, un sens qui mène le spectateur du manège au rez-de-chaussée à la chenille du fond de l’espace. Une progression s’installe lentement, un voyage s’effectue un peu comme une procession sur un chemin de vie.
Chaque pièce de l’exposition se présente à la manière d’un tableau qui interroge notre place à «l’échelle humaine», et peut-être notre passage sur terre. La déambulation ainsi comprise n’est pas sans rappeler le principe des chemins de croix dans la tradition chrétienne : échelonnés de stations, ils évoquent les différentes étapes de la vie du Christ. Les tableaux de Stephen Wilks sont allégoriques, ils renvoient à un jeu de relations complexes que l’artiste ramène à une vanité certaine, accentuée par la présence nouvelle des squelettes dans son bestiaire.

Une proposition de Sandrine Wymann.

Hors les murs

Le projet est né de l’envie de conjuguer les engagements de la Kunsthalle à  l’actualité régionale de la semaine du 12 au 20 juin 2010. A Mulhouse, cette semaine  artistique est rythmée par Mulhouse 010 d’abord, ART’Basel ensuite.  Comment attirer l’attention du public sans s’immiscer dans un emploi du temps déjà  très chargé ? Comment être discret mais se faire connaître ? En le rejoignant là où il  est incontournablement : à l’hôtel.

La Kunsthalle a commandé à Marianne Maric, artiste mulhousienne, une œuvre, une intervention qui rencontre le public dans son espace intime, dans sa chambre  d’hôtel.

Artiste : Marianne Maric

Performance hors les murs.

« Depuis 7 années, je fais vivre diverses aventures à un être hybride mi femme mi poule, nommé  Paula Orpington. Je me glisse dans un corps fait de peaux de poulets naturalisées pour vivre de  l’intérieur l’expérience de la différence.  Au travers de performances et de vidéos, j’ai relaté et vécu les errances de mon personnage tiraillé  entre le côté animal et humain, entre le rejet et la compassion, entre la clownerie et la profondeur.
Autopsie présente la fin de ce travail, l’autopsie qui suit la mort de Paula.  Lors de la performance, les médecins légistes vont extraire les organes et découvrir la présence de  nombreux corps étrangers en relation avec la féminité. Il est vraisemblable que Paula ait tenté de  s’accaparer une identité en ingurgitant des objets qui pour elle, symbolisaient cette féminité. Cela  nous renvoie de manière critique à nos propres habitudes de consommateur et à la manière dont nos  identités se constituent ou se jaugent par rapport à nos modes de consommation. »
Anne Zimmermann

Artiste : Anne Zimmermann

A partir des œuvres de l’exposition « Foules, Fools » de Stephen Wilks ces ateliers menés par Jhon_Do_Hazar ont été des invitations à l’écriture et à la prise de parole poétique.

En collaboration avec la classe CHAAP du collège Kennedy de Mulhouse, Sonia Verguet a réalisé 20 sièges portatifs destinés au public de La Kunsthalle.

Dans l’Âme du Film
proposition pour la résidence d’artiste “Le Territoire de l’Autre”

“Dans l’Âme du Film” est un projet de recherche qui se concentre sur l’observation, la
compréhension, l’interprétation et l’usage esthétique de pellicules ou de fines couches. Si la volonté  est de “pénétrer” à l’intérieur même de la pellicule de film (photographique et cinématographique)  et d’y observer ses structures internes, l’objectif réel est surtout d’étendre l’observation à d’autre  “pellicules” ou “films” extrêmement fins tels que des bulles de savon ou des mousses.

Résidence universitaire : La Kunsthalle Mulhouse, le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’université de Haute-Alsace et le CLOUS Mulhouse organisent une résidence d’artiste en milieu universitaire. Forts de leurs engagements respectifs pour la recherche associée à l’art contemporain, ils invitent un artiste à développer un projet qui s’inscrit sur le site mulhousien et qui s’appuie sur les  caractéristiques du partenariat.

Photo : Juliana Borinski, In the Soul of Film, 2010
(SEM) photographie
Série de 12 images, impression jet d’encre noir et blanc, mat sur pvc
23 x 84 cm (chacune)
Courtesy Galerie Jérôme Poggi, Paris

Benjamin Dufour fait partie des 4 artistes sélectionnés sur le principe de « résidences croisées » par le réseau  Frac Nord Est, regroupant le Nord, la Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine et la Kunsthalle  Mulhouse.
Les artistes, Harold Guérin, Elsa Maillot, Claire Morel seront accueillis respectivement par les Frac, Franche – Comté, Champagne-Ardenne et Lorraine.
Depuis 2004, ces résidences sont réservées à des artistes originaires ou vivants dans cette grande région. Elles  offrent une multitude de possibilités de rencontres de professionnels et s’avèrent de véritables accélérateurs  de reconnaissance sur un plan local, national, voire international.

En deux mois, l’artiste a rencontré la ville, ses habitants et développé quelques projets.  Benjamin Dufour conduit des expériences. Il est comme un chercheur, pas fou du tout, plutôt très organisé  mais qui aime laisser une part à l’inattendu au fil de ses recherches.  Il écrit ses projets, les accumule et les développe, les expérimente au fil des occasions et des circonstances.

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Photo: Benjamin Dufour, « Des serpents dans l’avion », 2010. Performance. © Sébastien Bozon

La troisième exposition de Lorenzo Benedetti à La Kunsthalle Mulhouse, Les sculptures meurent aussi vient clore une réflexion sur la question de l’œuvre et de son contexte. Comment une œuvre évolue-t-elle dans le temps et dans des environnements successifs ?

Après avoir provoqué le dialogue entre l’espace d’exposition et les pièces exposées, après avoir interrogé la force et le sens des œuvres à l’échelle de leurs parcours, Lorenzo Benedetti fait le constat d’une redéfinition des formes et d’un rapprochement des esthétiques des années 50 et 60. L’époque post-conceptuelle que nous vivons est celle d’un retour à la sculpture, à la forme et à la matière.
Le titre de l’exposition fait référence au documentaire d’Alain Resnais et Chris Marker «Les statues meurent aussi». «Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art» ainsi commence le film réalisé en 1953.
En d’autres termes les statues dépouillées de leurs usages ethnologiques entrent au musée, thèse hautement controversée à l’époque, sur fond d’anticolonialisme. À son tour, Lorenzo Benedetti s’intéresse à la mort des statues comme point de départ d’une réflexion sur l’objet, sur la définition de la sculpture dans une nouvelle contextualisation conceptuelle ou environnementale.  Il voit dans les travaux de Francesco Arena, Michael Dean, Alex Cecchetti, Ida Ekblad, Guillaume Leblon, Mandla Reuter, Oscar Tuazon une affirmation et revendication de la forme qui s’impose comme une intention et finalement une esthétique

Lorenzo Benedetti, né à Rome en 1972, a étudié l’histoire de l’art à l’université «La Sapienza» de Rome avant de suivre le “Curatorial Training Programme” de la Fondation De Apel à Amsterdam. Depuis la fin des années 90, il est commissaire d’exposition en art contemporain. Il dirige actuellement le centre d’art et la collection «De Vleeshal» à Middelburg aux Pays Bas.
Lorenzo Benedetti est commissaire invité de La Kunsthalle Mulhouse pour la saison 2009/2010.