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Véronique Vassiliou

Auteure associée en 2023, Véronique Vassiliou est invitée à s’immerger dans l’univers des trois expositions annuelles et composer librement autour des œuvres selon son langage spécifique.

Plus de 50 ans et paires de chaussures, plus de 100 cactées et succulentes, plus de 20 livres, plus de 150 chroniques et textes critiques publiés dans plus de 40 revues françaises et étrangères, plus de 200 lectures, quelques performances, plusieurs expositions, de nombreuses broderies sauvages, 1 fracture, 1 tendinite et 1 thèse, Véronique Vassiliou pratique patiemment le croisement des genres (le dessin, la cuisine, la couture, la chronométrie, l’écriture, la botanique, etc.).

« Les livres de Véronique Vassiliou, qu’ils empruntent à la fiction, au scénario, au récit de voyage, à la méditation esthétique ou à la tentative autobiographique, ont en commun de détourner, au sens fort du terme, la langue du réel. […] Tous ses ouvrages s’imposent comme des mises au point d’une technique qui vise à sélectionner, monter, coller et recadrer l’infra-ordinaire pour sans cesse fabriquer du texte mélangé et broyé.[…]
Poly-poète, poète polymorphe, Véronique Vassiliou croise le poème avec d’autres pratiques mnémographiques qui dynamisent la lecture, mixte entre un voir et un lire qui électrise notre rapport au texte, fruit d’une pensée visuelle et d’une recherche sonore… »
Anne Malaprade : « Véronique Vassiliou, Poésiefiction » in Douze poètes, anthologie critique et poétique, vol. 2. Prétexte éditeur, juin 2006.

Publications

  • Les petites mains. Musée d’arts de Nantes/Maison de la poésie de Nantes, 2022
  • . Nous éditions, 2021
  • Jardins. Anne Slacik et Véronique Vassiliou. Voix éditions, collection « face à main », 2018
  • Le sens du sens (affiche de poésie). Le Bleu du Ciel, 2017
  • Jam Jam. Argol, 2016
  • Rose & Madeleine (avec Fabienne Yvert). Réédition, Le Tripode, 2014
  • Echantillons. Bleu du ciel, 2013
  • N.O. Le détournement, traduction en anglais et postface de Louis Armand. Vlak Intineraries, 2013.
  • L’almanach Vassiliou. Argol, 2009.
• Le petit Vassiliou ménager illustré. Contre-pied, 2007.
  • Rose & Madeleine (avec Fabienne Yvert). Harpo & L’arbre, 2006.
  • Le + et le – de la gravité. Comp’act, 2006
  • Le Coefficient d’échec. Comp’act, 2006 (édition revue et corrigée).
  • Une petite nappe verdâtre mal découpée. Contre-Pied, 2004.
  • N.O. Le détournement. Comp’act, 2002.
  • Le Coefficient d’échec. Voix éditions, collection “vents contraires”, 2001
  • Seuils. Harpo &, automne 2000.
  • Appellation Contrôlée, Fidel Anthelme X, janvier 2001
  • Je dans quelques uns de ses états. Édition des petits livres, 2000.
 (in Fabienne Yvert. Télescopages, Tripode, 2010)
  • Une si sale Lumière. Éd. du Rouleau Libre, livre peint par Joël Leick, 1998
  • Comment, en noirs. Les Cahiers éphémérides, T. I, fasc. 4. Avril-juin 1998
  • N.O., le détournement (extrait). Éditions Contre-Pied, septembre 1998.
  • Le passage (reprises), livre manuscrit, peint par Anne Slacik, 1995.
  • Je touche du bout du doigt. avec Jean-Marc Scanreigh, diptyque, gravures sur bois. 1994
  • Deux. Atelier des Grames, 1993.
  • La Voix. La Main courante, accompagné de gravures d’Anne Slacik, 1992.
  • Geste 8 et 5. Messidor, 1991.

Autres :

  •  Le Voyage d’Angèle, journal. Collection Beaux-Arts de Metz (dirigée par Richard Meier). Atelier édition, 2002
  • La boîte d’Angèle Basile-Royal conservée par Véronique Vassiliou, Les sauvages éditions, mars 2001
Guadalupe Salgado, "Rompase en caso de crisis / break in crisis" (détail), 2022 - broderie touffetée sur structure métallique

Dans le cadre de son partenariat avec Atelier Mondial, programme de résidences international, et le musée du textile d’Oaxaca, La Kunsthalle accueille d’avril à juillet 2023 Guadalupe Salgado, artiste plasticienne, pour une résidence de recherche textile.

Guadalupe Salgado s’intéresse à la condition humaine, à la façon dont nous construisons notre identité à partir de nos actions. C’est en partant du tapis, objet textile, familier et réceptacle de nos usages et rituels quotidiens qu’elle déploie sa réflexion. Support graphique, le tapis peut être dessin, sculpture, installation, un objet en soi qui fait la transition entre l’intime et autrui, entre l’intérieur et l’extérieur.
Partant de ce travail textile, Guadalupe Salgado s’intéressera, à Mulhouse, au marché. Espace animé, coloré mais aussi codifié, elle l’infiltrera par le biais d’actions relevant de ce qu’elle connait déjà de ces espaces marchands traditionnels. Elle partira de ses références mexicaines, les confrontera à ce qu’elle découvrira et de là naitront de nouvelles pièces plastiques et performatives.

Vue de l'exposition 'Se suspendre aux lendemains' - Régionale 20 , 2019
Elise Alloin, 'Prendre position' (détail de l'installation, 2019
© La Kunsthalle - photo : Sébastien Bozon

Le projet de recherche artistique d’Elise Alloin prend appui sur une situation territoriale inédite en France : l’arrêt des réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim en février et juin 2020 jusqu’à son démantèlement dans les années à venir.
Alliant temps de recherche et de créations, le projet déployé sur 3 ans se situe sur le terrain de l’observation et du sensible, en double regard d’artiste et de chercheure. Il tisse des liens entre l’art et les différentes questions soulevées par la transition d’un territoire (incluant l’approche artistique dans un débat sociétal contemporain).
Document de présentation

Quatre axes de recherche, associés à des projets artistiques et à destination des publics, composent la démarche de l’artiste :

I. FONCTIONNEMENT D’UN ORGANISME

Appréhendée à la manière d’un organisme vivant, la centrale nucléaire est perçue comme l’articulation de mécanismes humains et matériels, voués à assurer le bon fonctionnement du site, et la sécurité de tous.
Chaque machine, chaque procédure, chaque agent, chaque geste codifié constitue un dispositif que l’artiste vient interroger.

 

II. PROCESSUS D’INTERACTION

Elise Alloin, "Prendre Position", détail, Cattenom, 2016

Une centrale est un lieu quasi inaccessible mais dont le dialogue avec le territoire est constant : l’eau du Rhin refroidit le réacteur, l’électricité produite part sur le réseau de distribution européen, le combustible y est livré et évacué par le train lorsqu’il est usagé, des centaines de personnes travaillent quotidiennement dans l’enceinte, d’autres mettent en place des protocoles de sécurité civile sur le territoire…
L’artiste, par son approche, met en lumière les modifications de ces flux, engendré par l’arrêt des réacteurs.

 

III. PERCEPTIONS INDIVIDUELLES
Elise Alloin, Carte postale, 2020 – invitation aux témoignages

Dans le bassin rhénan nombreux sont ceux qui ont une histoire singulière avec la centrale de Fessenheim. Sa fermeture marque un tournant majeur et génère un glissement de nos perceptions de ce lieu. L’enjeu n’est désormais plus fonctionnel mais patrimonial.
Par une approche empirique des paysages physiques et psychiques du territoire, l’artiste dresse peu à peu une cartographie émotionnelle du site.

 

IV. ENVIRONNEMENT NATUREL
Elise Alloin, Herbier entre Fessenheim - "Rêverie du promeneur solitaire, 7ème promenade", 2012-13

Une centrale s’inscrit dans un environnement naturel fait d’eau, de végétation, de géologie et de faune.
Elise Alloin analyse cet écosystème, qu’il soit compris dans l’enceinte de la centrale ou au dehors, dans la zone de servitude publique, dans laquelle l’intervention humaine est légiférée et où la faune et la flore se développent indépendamment.

 


En 2019, Elise Alloin a été accueillie au Centre de Recherche sur les Économies, les Sociétés, les Arts et les Techniques de l’Université de Haute-Alsace en qualité de chercheure associée. Elle participe au programme de recherche Post-atomic Lab porté par le Centre sur la transition post-nucléaire du territoire lié à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Parallèlement, elle devient artiste associée à La Kunsthalle qui l’accompagne sur le volet artistique de sa recherche. L’exposition Se suspendre aux lendemains, s’est présentée comme la première étape d’un projet au long cours.
Pendant plus d’un mois, l’artiste a été présente dans l’exposition et disposée à rencontrer les publics avec lesquels elle souhaitait partager durablement ses interrogations et ses pistes de réflexion au sujet de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, pour mieux cerner les enjeux de l’événement, ses conséquences à court, moyen et long terme.

Pour le Petit Programme, en 2020, Elise Alloin invitait le public à entrer en correspondance avec elle en exprimant un souvenir, une émotion, une anecdote, une question, un vœu qui décrive votre lien personnel l’histoire de la centrale via une carte postale à télécharger.


Diplômée de la Haute école des arts du Rhin en 2013, Elise Alloin développe son œuvre plastique dans une dynamique de recherche par l’art.
Elise s’intéresse aux liens que nous entretenons avec la radioactivité : l’usage que nos sociétés en font construit nos paysages géographiques et mentaux, nos relations spatiales et nos circulations. Comment ce phénomène physique « invisible » modèle-t-il notre conscience des lieux, notre relation au temps, à la mémoire et à la transformation matérielle du vivant ?
Son travail s’exprime par la mise en place, dans l’espace proposé, d’éléments matériels et formels qui dessinent sa réflexion. Bien au-delà d’une démonstration, l’artiste agence les formes issues de ses recherches comme un dispositif d’expérience : une équation spatiale, posée physiquement comme une question, dont le corps du visiteur devient l’inconnue. C’est à lui de faire l’expérience du déplacement physique et mental. Sa pratique, transdisciplinaire, se construit sur le long terme, en collaborations soutenues avec des équipes de recherche : en physique nucléaire (CNRS-Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg), en sciences du vivant (Institut Océanographique de Sopot et Laboratoire de Biotechnologie Marine, Université de Gdansk, Pologne) et en sciences humaines (anthropologie contemporaine, Université de Stockholm, Suède).
Elle se nourrit également d’une riche expérience antérieure de terrain en archéologie et en conservation du patrimoine artistique.

 

La résidence de recherche, en partenariat avec le Centre de Recherche sur les Économies, les Sociétés, les Arts et les Techniques de l’Université de Haute-Alsace, est réalisée avec le soutien financier de la Région Grand Est et le soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso, sous l’égide de la Fondation de France.

       

            

                      

       

Mulhouse Art Contemporain est partenaire de La Kunsthalle.