Ateliers à la semaine, pour les 6 – 12 ans
Les KUNSTKIDS proposent de découvrir, par le jeu et l’expérimentation, des œuvres et une exposition temporaire.
Avec la complicité de Gaëlle Collet, artiste en résidence-mission aux Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques et à La Kunsthalle, les jeunes se familiarisent au monde de l’art contemporain en réalisant une création individuelle ou collective qui fait écho à ce qu’ils découvrent dans l’exposition.
D’après l’exposition in the echoes of my room d’Ane Mette HOL présentée à La Kunsthalle, les enfants se réapproprieront la démarche de création de l’artiste. Ils investiront un espace de leur choix au sein du centre d’art et produiront une installation qui sera la copie de l’espace choisi par le biais du dessin et de l’utilisation de papier mis en volume.
A partir de lignes, d’empreintes, de traces relevés sur place et d’objets ajoutés, ils créeront une copie troublante du monde qu’ils auront composé.
Le dernier jour de l’installation, ils nous inviteront à jouer et comparer les deux versions, l’une étant le miroir de l’autre …
A l’issu de la semaine, les enfants pourront repartir avec toute leur production et cahier de recherches.
ATELIER COMPLET
Gaëlle Collet est une peintre sans pinceau. Pour elle la couleur est d’une telle évidence qu’il suffit d’un regard pour qu’elle la trouve et se l’approprie. Le monde entier ne rentre pas dans son vocabulaire, les choix sont souvent intuitifs mais ils sont précis. Le registre des formes provient pour l’essentiel des matériaux, tissus, eaux colorées, pigments… leurs manières de se tenir en définit les contours, l’artiste vient accompagner ces matières-couleurs, elle pousse simplement un peu plus loin leurs caractéristiques.
La technique du peintre peut tenir du bricolage, mais le plus souvent c’est une construction qui s’offre aux regards, quand après avoir expérimenté diverses voies, l’artiste décide qu’il faut bâtir une structure pour donner tout son volume à ses couleurs. A regarder de plus près les couleurs, particulièrement les tissus, il s’avère que pour la plupart ce sont des vêtements, des textiles usagés qui ont servi de matière première à l’œuvre, découpés parfois cousus, agrafés, ils trouvent dans un nouveau contexte, un nouveau statut. Aucun misérabilisme dans cette appropriation, la couleur est plus forte que ce qu’un vêtement usagé peut porter, l’artiste réussi à déplacer le centre de gravité du vêtement dans son univers en lui donnant une nouvelle dimension.
Plis, tensions et souplesses de ces matières prennent place aussi bien dans l’espace public que dans des lieux clos, des lieux d’exposition. Cette qualité est rare de pouvoir passer de l’un à l’autre sans dommage.
Chaque pièce est pensée pour un contexte donné, il suffit d’imaginer une pluie d’orage sur un tissu ou une flaque de cou- leurs, pour savoir que l’artiste a prit en compte les circonstances où l’œuvre se déploie.
De l’un à l’autre, de l’intérieur à l’extérieur, un paramètre est constamment présent: la lumière. Elle joue avec la densité des matériaux, nuance la couleur d’un tissu révélant sa texture et sa trame, la lumière est ici une présence qui vient accompagner le visiteur dans l’intimité du travail.
Didier Mencoboni, artiste, avril 2015